Mon stage de danse avec Nathalie Pubellier

Durant mes vacances d’été, j’ai participé à un stage de danse contemporaine avec Nathalie Pubellier, à Avallon dans le Morvan. C’est une région magnifique, pleine de beaux paysages et de petits villages. Je n’avais pas planifié d’écrire un article à ce sujet mais il se trouve que ce stage m’a bouleversé (dans le bon sens bien sûr) et que cette semaine a très certainement été la plus belle de toute ma vie. J’ai donc décidé de vous donner un aperçu de cette technique, appelée « la danse d’états », que nous avons découvert durant le stage. 

Ce qu’on a appris ou fait durant ce stage.

Le stage dure 5 jours et il a lieu tous les ans la première semaine d’août à Avallon. Durant ces 5 jours, on a eu le temps de monter une pièce de 20 minutes et de découvrir de nombreuses choses. Pour créer la pièce, nous sommes partis de « fragments d’un discours amoureux » de Roland Barthes. Il y avait plusieurs thèmes ou sentiments dans les fragments : loquêle, errance, s’abîmer et altération. Pour les curieux, les fragments en question sont à la fin de l’article. De ces fragment, nous avons créé des phrases, des enchaînements de mouvements. Ensuite, comme le danseur est un interprète, il nous fallait trouver un état. Mais cette partie-là est détaillée un peu plus bas dans cet article. Nous avons aussi découvert ce que Nathalie appelle les empreintes. Laissez moi vous expliquer : Quand on voit quelqu’un manger une fraise, on peut connaître le saveur de cette fraise, se la remémorer. Eh bien, c’est la même chose avec les mouvements. On fait un mouvement et on essaye de trouver sa saveur c’est à dire son intensité, son intention, sa forme globale… de manière à pouvoir le refaire avec des contraintes données : avec le haut de son corps ou avec les bras collés au cuisses, sur demi-pointes…

En résumé, elle a partagé des techniques (les états et les empreintes) ainsi que des fragments de texte, et de là nous avons monté un spectacle tous ensemble. 

Le but du stage.

Le stage était organisé dans le cadre du festival d’Avallon et plus spécifiquement dans celui de la scène Faramine. La scène Faramine existe depuis 10 ans et est implantée dans un petit village au sud d’Avallon, Pierre-Perthuis. C’est un endroit Fabuleux. Les organisateurs ont acheté une vieille bâtisse et ont totalement transformé l’endroit pour y créer une scène en plein air, un parc, des loges… Le personnel est super sympa et les repas y sont très bons 😉. Encore merci à eux pour leur accueil et leur gentillesse.  Bref ! Comme vous devez vous en douter, le but de ce stage était de créer une pièce de groupe, que nous pourrions jouer à Avallon et à la Scène Faramine.

La danse d’états, c’est quoi ?

Quand on danse, on interprète et quand on interprète, on le vit. Tout est dit, la danse d’état c’est vibrer à la fréquence du groupe, du personnage, de la pièce, ou encore d’une émotion. Comment le cygne noir peut danser son solo si elle ne se met pas dans la peau du cygne, dans son émotion, dans sa gestuelle gracieuse… ? L’interprète n’est pas lui-même, il est le personnage. Et ce n’est pas seulement au niveau du regard, de la tête, des mouvements (même si bien sûr ça compte) mais c’est tout le corps qui doit se mettre dans l’état demandé. Il doit vibrer dans cet état. Et ça change tout ! Nous avons pu voir Sibille Planques, une interprète de la compagnie de Nathalie. Et elle était magnifique, totalement transcendée par sa danse. Elle était dans son état et nous public, vibrions avec elle. Même si on ne peut pas ressentir tout ce dont je viens de vous parler en vidéo, je vous mets quand même un extrait en dessous.

Un extrait de Sibille Planques

Le planning d’une journée type.

La journée était composée de 3 parties. Un cercle, ou nous pouvions discuter de nos ressentis vis à vis de la veille ou du stage en général, nous posions nos questions… on discutait. Ensuite, nous faisions une mise en état, guidée par Nathalie, pour nous échauffer et pour travailler les notions telles que le ressenti des membres, le centre, ou encore la colonne. Le reste de la journée était consacrée à la création du spectacle et à la recherche d’états ou de phrases. Le stage commençait à 10h et terminait vers 17h avec une pause de 45 minutes pour manger.

Qui peut y participer ? Quels étaient les âges ?

Tout le monde peut y participer, le stage coûte environ 350€ avec 2 spectacles inclus tous les soirs. Les âges variaient entre 14 et ~60-70 ans. La seule contrainte à respecter est d’avoir la maturité nécessaire pour comprendre et essayer les concepts du stage. Vous n’avez même pas besoin d’être danseur. Frank, un stagiaire, était écrivain et n’avait jamais fait de danse avant ce stage. C’est davantage un stage de réflexion. 

Mais qui est cette prof incroyable ?

Elle s’appelle Nathalie Pubellier. Elle enseigne la danse contemporaine au CNSMD de Paris et donne des cours à la carte un peu partout. Elle est aussi chorégraphe (et quelle chorégraphe !) et a fondé sa compagnie : Estampe.  Plutôt que de vous écrire son parcours, je vous écris sa philosophe.

Une proposition qui amène le danseur à percevoir le mouvement comme une combinaison de sensations, un dialogue continu entre l’action et la perception. Une danse qui allie mental et physique en insistant sur l’articulation entre contrainte et liberté : s’appuyer sur des contraintes mentales pour libérer le corps.

Site de Nathalie Pubellier

Je n’ai rien à ajouter, si ce n’est que je l’apprécie beaucoup et qu’une fois qu’on a goûté à sa philosophie, on ne peut plus revenir en arrière.

Mon ressenti.

Ce stage a été un moment merveilleux pour moi, très certainement une des plus belles semaines de toute ma vie. J’ai goûté à des choses inoubliables et incroyables que je vais essayer de pratiquer et de partager avec vous sur ce blog. Un grand merci à tous les participants du stage pour ces moments incroyables passés ensemble. Un grand merci à la scène Faramine pour avoir rendu tout ça possible. Et enfin un grand merci à Nathalie, pour toute son énergie et son expérience qu’elle nous a transmise durant ce stage.

Les fragments de Roland Barthes

S’ABÎMER. Bouffée d’anéantissement qui vient au sujet amoureux, par désespoir ou par comblement

LOQUELE. Ce mot, emprunté à Ignace de Loyola, désigne le flux de paroles à travers lequel le sujet argumente inlassablement dans sa tête les effets d’une blessure ou les conséquences d’une conduite : forme emphatique du « discourir » amoureux.

ALTERATION. Production brève, dans le champ amoureux, d’une contre-image de l’objet aimé. Au gré d’incidents infimes ou de traits ténus, le sujet voit la bonne Image soudainement s’altérer et se renverser.

ERRANCE. Bien que tout amour soit vécu comme unique et que le sujet repousse l’idée de le répéter plus tard ailleurs, il surprend parfois en lui une sorte de diffusion du désir amoureux ; il comprend alors qu’il est voué à errer jusqu’à la mort, d’amour en amour.


Voilà, c’est tout pour cet article ! Si vous avez des commentaires ou des questions, n’hésitez pas à les laisser en commentaire !

J'ai 17 ans et je suis un danseur. Je me forme actuellement pour devenir professionnel et je suis toujours en quête de plus de rencontres et d'expériences. J'aimerais vous faire partager sur ce blog, mes expériences et mes ressentis vis à vis du monde de la Danse.
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