Non, pas toi ! de Nathalie Pubellier – la critique de Master Danse

Bonjour à tous, aujourd’hui c’est ma mère qui s’exprime à propos d’une pièce que je qualifierais de parfaite. En effet, pleine d’humour et d’émotion, cette oeuvre nous raconte le parcours de Nathalie Pubellier, qui se trouve être l’interprète de la pièce. Nous l’avons vue dans le cadre du festival « Faits d’hivers », dans une cave parisienne, non loin de la rue de Rivoli.

Servie par une mise en scène à la fois intimiste et originale, Nathalie possède tous les talents et la maturité nécessaire pour interpréter l’histoire de sa vie d’artiste. Cette prise de recul sur son parcours est-elle thérapeutique, pédagogique ou simplement artistique? C’est la question que j’aurais aimé lui poser…la réponse est sûrement un peu des trois…

Nathalie est une artiste ; elle transforme une réalité, sa réalité, en un récit à la fois drôle, varié, dynamique et touchant de vérité. Car tout sonne vrai dans ce partage qu’elle nous offre ; est-ce parce qu’on la connaît ; qu’on connaît sa sensibilité et son engagement ? Pas que… elle nous capte dès les premières secondes en faisant porter notre attention sur une figurine à son effigie mais qu’elle ne semble pas reconnaître… cette Nathalie d’avant… et elle la rejette violemment pour commencer à vivre ses expériences. Elle nous prend à témoin de ces moments d’une vie de danseuse, en formation, en contrat, en recherche de modèles… moments accompagnés d’injonctions multiples clamées par des hommes plus ou moins bien intentionnés, des puissants, des amis parfois, heureusement…

Mais qui est-elle et où va-t-elle ? On la suit au travers des états successifs de sa vie mis en mouvement avec une orchestration intelligente alliant paroles, sons et mouvements. Son côté comique à la « Murielle Robin » (je l’adore!) déclenche notre rire doublé d’une émotion chargée d’empathie pour cette jeune femme qui se cherche et qui se confronte. Même émotion lors de ce morceau de bravoure où elle récite à toute vitesse le dictionnaire des différentes espèces de vertébrés… pour finalement conclure sur une décision majeure : « ce sera la danse ! »

Puis autre tournant avec cette méningite virale qui va la clouer au lit pendant plusieurs semaines, lui permettant ainsi de trouver sa danse, la danse d’états…et elle comprend et nous aussi que la statuette avait un rôle… 

La dernière posture de Nathalie en équilibre sur son tabouret (seul accessoire présent depuis le début) achève de nous conquérir… et les applaudissements se mélangent à quelques larmes libératrices…

J’ai été en grande empathie avec ce personnage joué par Nathalie, sûrement car cela me renvoie à mes propres combats en tant que femme…à mes doutes et à mes succès; je suis sortie émue et joyeuse …    Merci Nathalie pour ce beau moment d’intimité partagé !

Une mention spéciale également à Keiko en première partie pour sa femme à tête de cochon qui nous embarque, avec son compagnon de scène, dans un conte philosophique d’ailleurs et de maintenant… belle interprétation !

Autres témoignages :

Le ressenti d’un homme, étranger au monde de la danse : Ce qui m’a interloqué dans cette création, c’est la cohérence profonde, presque troublante, entre le jeu de l’actrice et l’évolution de la danseuse, une parfaite symbiose, une espèce d’alchimie entre le corps et l’esprit qui trouve son paroxysme dans l’image finale d’une femme en lévitation au-dessus d’un tabouret, comme une danseuse qui a enfin trouvé sa légèreté. Pour ma part, cette fin en apesanteur m’a submergé et l’homme que je suis n’est pas près de l’oublier.

Le ressenti d’un danseur : J’ai pu m’identifier au personnage de Nathalie non pas par son côté féminin mais plutôt par rapport à son cheminement dans la danse et à sa réflexion artistique. Elle nous raconte en fait qu’elle a longtemps été dans l’incompréhension de ce qu’elle faisait, en dansant au cabaret, et autres lieux… Et puis, un jour, dans son lit d’hôpital, elle s’est rendue compte que la danse n’était pas un enchaînement de formes mais que c’était bien plus que ça. Elle a compris que la danse était une suite d’intentions corporelles qui se traduisent en mouvement. J’ai moi-même réalisé cela quand j’ai commencé à prendre des cours avec elle, et cela m’a impressionné, que dis-je, transporté !.. bien que je suis loin d’avoir même commencé à cerner la question. J’ai donc moi aussi versé quelques larmes après avoir bien rigolé, en voyant l’accomplissement d’une femme, mais aussi d’une artiste. Merci Nathalie pour ce moment où tu as réussi, avec brio à nous transporter ailleurs, dans ton toi intérieur.

Pour aller plus loin :

Le site de sa compagnie : http://www.nathaliepubellier.fr/
Ses cours : https://www.studioharmonic.fr/professeur/21-nathalie-pubellier/

J'ai 17 ans et je suis un danseur. Je me forme actuellement pour devenir professionnel et je suis toujours en quête de plus de rencontres et d'expériences. J'aimerais vous faire partager sur ce blog, mes expériences et mes ressentis vis à vis du monde de la Danse.
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