Difficile de trouver une définition précise de ce qu’est la danse contemporaine ! L’explication que je vais tenter dans cet article est mon avis personnel sur la question.
La danse contemporaine est littéralement une danse actuelle, ancrée dans les styles et les courants de notre époque, contrairement à la danse moderne qui désigne les courants précédant le contemporain qui cherchaient à s’éloigner du classique.
La danse contemporaine, comme son nom l’indique, s’inscrit donc dans l’histoire. Nous sommes à la fin du XIXème siècle, une période où les mentalités commencent à évoluer. Les mœurs commencent à se libérer et les corps cherchent à s’émanciper des cadres imposés par les styles existants à l’époque. Les arts sont fortement touchés par les bouleversements des mentalités. Ce sont les débuts de la peinture non figurative, de la photographie, du cinématographe… Le ballet classique est quand à lui en train de s’essouffler et laisse une large place aux initiatives individuelles qui vont alors germer, essentiellement aux Etats-Unis et en Allemagne, sous différents noms : danse moderne, danse d’expression, danse libre…
Le terme générique « danse moderne » sera rapidement utilisé pour regrouper l’ensemble de ces recherches individuelles, qui sont toutes en rupture avec la tradition de la danse classique. Ces initiatives isolées sont pourtant très différentes les unes des autres vont plus tard devenir les piliers de la danse contemporaine :
La danse est une expression de soi
Elle repose sur l’émotion qui conduit au geste, sur le vécu intérieur du danseur
La danse est naturelle
Elle part du tronc, de la respiration, elle est un « geste de la vie »
La danse est multiple
Elle ne repose ni sur une grammaire prédéfinie ni sur une recherche de virtuosité, elle est au contraire personnelle à chacun, selon son propre corps, son histoire, son état d’esprit, ses envies…
La danse moderne est donc une danse « naturelle », sans artifice. On travaille pieds nus, sans costumes inutiles… On cherche à comprendre notre rapport au corps, la signification du mouvement, l’expérimentation, les interactions entre notre corps et notre environnement… On veut exprimer par notre mouvement une émotion personnelle, un ressenti, qui peut être lié : à la musique, à la chorégraphie, au moment présent, à une pensée… C’est pour cela que l’improvisation est au cœur de la danse contemporaine.
Le propre de la danse moderne est le refus de toute règle pré-établie et de toute tradition. Chaque danseur, chaque chorégraphe, chaque professeur, a donc sa propre danse, sa propre grammaire, son propre langage, qui renouvelle sans cesse le paysage de la danse. Plusieurs courants se sont alors développés : Merce Cunningham a cherché à revisiter les notions d’espace et de temps ; Pina Bausch a inventé une nouvelle forme de spectacle, déstructurant toutes les catégories qui avaient cours jusqu’alors sur les scènes de théâtre par l’élaboration d’un langage nouveau ; aujourd’hui, la danse contemporaine est largement influencée par le Hip-hop et le jazz. Cependant, les chorégraphes actuels cherchent à exprimer les problèmes politiques et sociaux de notre époque… Tout est possible tant la danse contemporaine est ouverte !
La diversité des styles, des courants de pensées et des personnes qui s’emparent de la danse contemporaine font d’elle le bijou de créativité et d’expression qu’elle est aujourd’hui.
Je trouve ça très restrictif quand mon professeur nous dit, alors que nous lui montrons une chorégraphie que nous avons créé,
J’aime pas trop, à mon avis, ce n’est pas de la danse contemporaine ! C’est du hip hop ou du jazz mais ce n’est pas ce que je vous ai appris…
J’espère que vous comprenez à quel point ce commentaire est restrictif. L’état d’esprit des danseurs et chorégraphes à l’origine de la danse contemporaine voulaient justement s’émanciper des codes pour laisser place à la créativité des corps et des âmes. Alors si la danse contemporaine est elle aussi devenue un langage à part entière, malgré la lutte de ses créateurs, peut être devrions nous créer un nouveau langage, sans langage ?
Voilà, c’est tout pour cet article ! Si vous avez des commentaires ou des questions, n’hésitez pas à les laisser en commentaire !
Ta conclusion à la fin de cet article pose une vraie question: vouloir se donner des cadres ou des définitions pour être ‘’reconnaissables’’ aux yeux de tous, mais aussi pour appartenir à un groupe (celui de la danse contemporaine) n’est-il pas déjà enfermant, et par conséquence un frein à la créativité ? La même question se pose je crois dans une démocratie qui ne peut fonctionner sans des règles; ces règles pouvant elles mêmes apparaitre ou être ressenties comme des freins à la liberté…
Très bel article.
Comme souvent de ce côté de l’Atlantique, s’il y a deux exemples à prendre, c’est Merrce Cunnigham et Pina Bausch… non Martha Graham 😦
Merci pour votre commentaire, vous avez tout à fait raison, Martha Graham est évidemment une très grande figure de la danse contemporaine !